Handicapés moteurs: ils apprennent à vivre chez eux !

Avoir son chez soi lorsqu'on a un handicap moteur ? C'est possible grâce à l'Institut de Mai, qui promeut la vie autonome. Cent volontaires venus de toute la France ont déjà suivi cette formation sur 4 ans. Ils sont désormais indépendants.

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Pour de nombreuses personnes ayant un handicap moteur, la dépendance physique entraîne l'absence d'autonomie, ce qui oblige plusieurs milliers d'adultes en France à vivre en structures collectives. Pour rompre avec l'inéluctable et bousculer les idées poussiéreuses, « L'Institut de Mai, école de la vie autonome » a donc ouvert ses portes à Chinon (37) en 1996. Il milite pour un projet de vie privée, à domicile, en milieu ordinaire, pour ceux qui le peuvent et le désirent ! Son slogan : « Dépendant MAI autonome ». Il souhaite venir à bout de l'isolement social, préjudiciable d'un point de vue humain mais également économique puisqu'on considère que vivre chez soi revient deux fois moins cher qu'en institution (ce constat fait suite à une étude demandée par le Conseil général d'Indre et Loire sur le coût des installations à domicile des clients de l'Institut).

Un statut de FAM

L'Institut de Mai propose aux personnes en situation de handicap moteur de 20 ans et plus (et plus spécialement IMC, c'est-à-dire Infirme moteur cérébral) de décider pour elles-mêmes. Cela passe par la nécessité de se connaître soi-même, d'oser se déplacer seul en ville, puis de gérer un budget ou d'être capable de mesurer les risques et enfin de vivre seul avec l'aide d'un réseau de proximité (auxiliaire médical, association...). L'Institut de Mai ayant un statut de Foyer d'accueil médicalisé (FAM), l'orientation se fait sur décision de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Les « clients » viennent de toute la France : 39 départements ont été séduits par le concept !

100 adultes hors les murs

Cent adultes ont déjà suivi le parcours complet de formation individualisé qui dure entre trois et quatre ans. Il se fait en trois étapes : dans un studio ultra domotisé (22 au total) au sein de la résidence de l'Institut pour «apprendre», puis dans un appartement à Chinon (18 au total) pour « valider ses acquis » et enfin dans la ville de son choix dans un logement adapté pour « s'installer ». Pour être confrontés aux réalités « du terrain » en toute sécurité, ils sont accompagnés par une équipe pluridisciplinaire composée d'ergothérapeutes, d'infirmières, d'aides-soignantes, de conseillers en insertion... A travers des situations concrètes, ils apprennent à maîtriser leur quotidien : déplacements, relations sociales, services de la ville. Pour eux, le « Mai » a tout changé. La plupart ont aujourd'hui leur propre appartement.

Une vraie success-story

Plus globalement, l'Institut de Mai tente de convaincre les directeurs d'établissements et les politiques de respecter davantage l'esprit de la loi handicap de 2005 qui promeut la vie autonome. Faire tomber les murs des établissements médico-sociaux et favoriser une pleine inclusion ! D'autres « Ecoles de la vie autonomes » ne demandent qu'à voir le jour, partout en France ! A ce titre, et parce que son implication est méritante, le docteur Jean-Louis Doré, président de l'Institut, a reçu la Croix de chevalier de la Légion d'honneur en 2013. Selon lui,  « depuis 17 ans, le « Mai » est une vraie success-story pour nos amis IMC ! ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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