À contre-pied

Par Étienne Hoarau

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À contre-pied (image 1)

En quelques mots : Vélo, handicap et rencontres autour du monde.


À contre-pied - Vélo, handicap et rencontres autour du monde

« Je me pose ce dimanche matin dans un café de Saint-Ouen, pour travailler à l'écriture de ce livre. Vers midi, je m'apprête à repartir à vélo. En montant dessus, une main sur le guidon, une autre tenant les béquilles, je me casse la figure. Une dame qui m'observait m'interpelle et me demande s'il est bien "raisonnable de faire du vélo dans mon état". J'imagine que si je lui disais que j'ai traversé comme ça l'Amérique du Sud et du Nord, elle me regarderait avec suspicion. Je préfère lui répondre par un sourire et partir. Les apparences ne disent absolument rien de nos possibilités et de la force de nos volontés. »

Mis très tôt sur un vélo malgré son handicap de jambes, Étienne Hoarau, né en 1977, n'a pas toujours eu la mobilité de l'aventurier qu'il est devenu. Atteint du syndrome de Little, il a connu, pendant son enfance et sa jeunesse, de longs mois d'hôpital et d'immobilisation nécessaires pour corriger, par diverses opérations, ce qui pouvait l'être. Cela ne l'a pas empêché ni de réussir ses études, ni de s'intégrer professionnellement par la suite.
Dès 2003, il a entrepris de parcourir le monde, seul ou accompagné, à vélo principalement. Son but est double : communiquer une image positive du handicap et partir à la rencontre d'hommes et de femmes dont la force de vie a triomphé des obstacles. Il ressort de son récit coloré et enjoué, un art de vivre dont il résume ainsi le fondement : « la personne qui a un handicap n'a pas le choix, elle doit vivre avec quelque chose dont personne ne voudrait, et c'est dur à accepter. »
Il a choisi de vivre des défis « extrêmes ». À vélo, il a traversé la France, puis avec un ami valide les Amériques Sud et Nord (Chili, Bolivie, Pérou et la côte Ouest des USA : 7 000 km en 7 mois). Plus récemment, il est parti seul en hiver et en béquilles, voyageant de Moscou jusqu'à Pékin par le Transsibérien.

« À chaque fois que je m'arrête dans un endroit à vélo et que je prends canne (avant) ou béquilles (aujourd'hui) pour me mouvoir - il faut bien imaginer qu'après 50 à 100 km de vélo quotidien, ayant trois à quatre fois moins de force et de motricité qu'une personne valide, il m'est quasi impossible de me déplacer - c'est bien souvent la surprise générale ! Personne ne s'y attend... les questions fusent, la discussion s'installe et les instants de partage sont absolument géniaux. »

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À contre-pied, Vélo, handicap et rencontres autour du monde - Étienne Hoarau - Editions Mille Regards - 2012 - 240 pages + 16 pages cahier-photos quadri