Récits de vie en temps de guerre

Par De Jihad Darwiche, Henry Torgue

  • Récits de vie en temps de guerre (miniature 1)
Récits de vie en temps de guerre (image 1)

En quelques mots : Jihad Darwiche nous livre 15 histoires de vie en temps de guerre au Liban.


Ce n'est pas l'histoire du conflit, il ne raconte pas la souffrance ou les douleurs, mais plutôt comment la vie s'est organisée, comment les gens ont continué d'avancer pendant les combats et les bombardements. Car la vie continue même en temps de guerre, comme ce jour où l'auteur qui se rendait dans un village pour couvrir le conflit en tant que journaliste est tombé sur une jeune femme en pleine campagne : «  elle était penchée, elle travaillait avec le calme du paysan qui travaille sa terre tous les jours, comme si la guerre n'existait pas, comme si les explosions n'existaient pas.(…) Mon premier réflexe c'était de la secouer et lui dire qu'il ne fallait pas rester ici (…), mais j'ai commencé à voir autour de cette femme, les plantes, les fleurs… Et je me suis rappelée qu'on était au printemps et que le printemps était beau au sud Liban. » (plage 2)

La guerre ne supplante pas l'amour, le travail, la famille ou encore la dignité. Jihad Darwiche nous conte l'histoire de Nabyl. « Nabyl n'a jamais porté de pyjama de sa vie, il disait que ça l'empêchait de dormir. Pourtant, le 2e jour de la guerre, il est allé s'acheter un pyjama tout neuf. » et quand on lui demande pourquoi, il répond : «  je me dis que si on vient à me bombarder si on me trouve mort, au moins que je sois habillé de façon décente ! » (plage 4)

Entre scènes de la vie quotidienne et anecdotes, certains récits sont plus durs ; comme l'histoire de ce papa qui, surpris en pleine nuit par les bombardements a voulu prendre sa fille dans son lit et sortir de la maison, mais il s'est trompé et a pris l'ours en peluche. Il est retourné sauver sa fille qui s'est alors mise à pleurer car son ourson était resté dans sa chambre. Pour palier la tristesse de son enfant, le père est retourné dans la maison chercher le jouet… Il n'est jamais ressorti. (plage 6)

L'ouvrage se termine par un plaidoyer pour l'Amour. « Encore hier je reniais mon ami lorsque sa religion n'était pas proche de la mienne, mais mon cœur accepte dorénavant toutes les images (…) Ma religion est la religion de l'amour, peu importe où les caravanes de l'Amour se dirigent. L'Amour est ma religion et ma foi. » (plage 15)