Sans Illustrations

Par Pauline Picquet

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En quelques mots : Récit autobiographique : Une jeune femme de 33 ans, brûlée et défigurée dans un accident de voiture, découvre la double peine qui lui est infligée : la mutilation physique, irrémédiable, mais aussi l'assignation à la monstruosité.


Une jeune femme de 33 ans, brûlée et défigurée dans un accident de voiture, découvre la double peine qui lui est infligée : la mutilation physique, irrémédiable, mais aussi l'assignation par les autres à la monstruosité et au renoncement à vivre « normalement ».

Animée d'une détermination implacable, elle parvient à reconstruire sa vie, entre à l'université, développe des talents de conteuse et d'écrivaine. Tout cela au prix d'un long calvaire et d'une lutte de tous les instants pour affronter le regard de l'autre, souvent scandalisé qu'une femme autant handicapée sorte de la voie que le destin lui a tracée.

C'est ce parcours étonnant, cette résilience que Pauline Picquet raconte dans son livre, choisissant de composer des fragments et de les présenter sous la forme d'un abécédaire dans lequel le lecteur est happé comme dans un roman.

Ce récit, cru et violent, a été refusé par plusieurs éditeurs qui l'ont jugé trop dur, dérangeant, voire culpabilisant. Les éditions du Mauconduit estiment au contraire que la force et la dignité de ce témoignage l'emporte sur l'horreur, qu'il questionne tout un chacun sur sa propre force de vie et sur sa relation à l'humain.

« Elephant Man » du XXIe siècle, Sans illustration est un texte d'une grande force, un exemple de résilience qui ne peut laisser indifférent et pourrait bien provoquer un véritable débat sur le rapport au normal et au handicap.

L'auteur

Née en 1933 dans l'Ain, d'une famille paysanne, Pauline Picquet était en 1966 institutrice en Algérie, lorsqu'elle fut victime d'un accident de voiture en tant que passagère. Elle meurt en 2008 sans avoir tout à fait achevé l'écriture de son livre dont elle avait déjà choisi le titre : Sans illustration.

« Le texte de Pauline Picquet est à la fois impressionnant et dérangeant.
Il assigne au lecteur non pas la place qu'on pouvait attendre et craindre, celle de regardeur, mais exactement l'inverse, celle de regardé. Non seulement il n'y a aucun pathos - ruiné par l'alphabet - mais une sorte de miroir, si on peut dire, nous est tendu en lisant au travers des réactions des personnes qui approchent Pauline, qui voient son visage. C'est un texte fier. »
Annie Ernaux

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Sans Illustrations - Pauline Picquet - Editions du Mauconduit - 2013 - 208 pages

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