Né d'un lampadaire
Par Jean-Pierre Brouillaud

En quelques mots : Né d'un lampadaire, une soif de vivre... à emporter dans sa besace sur les chemins du doute.
Présentation de l'éditeur
Un homme, dans la profondeur de sa nuit d'homme, nourrit de lumière sa cécité. Devoir de mémoire, devoir de jouir de sa propre vision des choses.
Après avoir fait les quatre cents coups et s' être rebellé contre cette injustice, il quitte, exhortant la sagesse à voir clair en lui, le Katmandou hippie de sa jeunesse.
Il s'en va sur les routes du monde pour y trouver la liberté, là où l'on n'a plus besoin d'être aimé, là où l'exclusion n'existe plus.
Du train des nuages où il tutoie la cordillère des Andes, du Yémen, où les femmes vivent cachées, humiliées et sans voix ; dans l'Inde mystique des shivaïtes, où tout n'est qu'illusion ; sur les chemins muletiers du Nicaragua ; dans le ventre de l'Afrique profonde ; sur le « blanc polonais », quand hurle le blizzard ; parmi les pleurs d'un violon tzigane et les rires gras des tavernes ; de Hambourg à Macao, du Rio de La Plata aux rives du Saint-Laurent, les boussoles émotionnelles de notre voyageur Brouillaud tournent à l'affolement ! Surtout lorsque de légendaires musiciens, les Stones et autres icônes du rock mettent le feu à sa cécité. Peu importe que la fièvre le gagne dans une étreinte de plaisir ou dans le lit de la malaria, il prend aveuglément le risque de vivre. Avec ses capteurs sensoriels, il respire la transpiration des étoiles, palpe l'hospitalité de la terre sous ses pieds, en ressent l'alternance de luxuriance et de misère, embrasse ce qui lui tient le plus à cœur : la profondeur de l'âme humaine.
L'auteur
Jean-Pierre a l'esprit de la route, celui de trimardeur qui s'adapte à tout, qui sait rire de tout en tout temps, en tout lieu, même devant l'inéluctable. Son imagination hallucinante, dans ce monde de rêves et de cauchemars, transpose son ressenti en un fourmillement de détails digne d'un maître surréaliste. S'il pouvait réaliser lui-même ses tableaux sur toile, incontestablement, il se reconnaîtrait dans les peintures de Jérôme Bosch. Son humour et ses drôleries érotiques font partie de sa fureur de vivre. Sa dérision est autant de discernement de ce que nous affichons derrière nos masques sociaux, derrière nos engagements frileux et nos pensées sans fond. Ne devenons-nous pas tous plus ou moins aveugles ? Mais sommes-nous capables, comme lui, « de voir autrement, de semer des mots qui pourraient redonner des yeux à toutes nos nuits » ? « Son âme a les yeux d'une femme qui jouit » ! Une fougue poétique désarçonnante qui transforme la nuit en jour. « Il faut porter du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » Ainsi parlait Zarathoustra.
Brouillaud, par-delà le visible, fait face au handicap et joue avec l'absurde. Il a les yeux de la conscience, grands ouverts sur le monde.
Aujourd'hui encore, cela devrait tous nous crever les yeux, un être humain meurt de faim toutes les 4 secondes.
Les soirs d'errance, trouvant une douce présence dans l'absence, Jean-Pierre se couche dans la sagesse des herbes folles, il écoute leur chant et s'émeut en silence : « Pèlerin, ne cherche plus à comprendre, sois un avec ce qui est. » Hélène Dorion dirait : lui reste « à habiter la lumière de chaque chose et l'ombre qui témoigne de son passage ».
---------------------
Né d'un lampadaire, Jean-Pierre Brouillaud, Association Aller voir ailleurs, 300 pages, avril 2025
À voir aussi :
0 avis